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Les lettres que je t'envoie n'ont pourtant pas encore de destinataire...

28 août 2010

28 août 2010

Mon chéri,

     Je rêve. Je vis. J'existe, je respire, je suis vivante. Je fais tout et seule. Mais seule car tu n'est pas là. Oh mon amour, combien j'ai hâte de t'avoir auprès de moi! Je fais la forte et je ne m'interdis rien mais ma vie de célibataire me pèse. Je ne veux et ne peux patienter en vivant auprès d'un autre. Je ne veux que toi, sans pis-aller, sans supporter les bras d'un autre homme entourant mon corps et ma solitude de toi. Alors je t'attends, en étant aussi forte que je peux, tête haute, digne, fière -peut-être- et douloureusement seule, toujours. Oh mon coeur, mon souffle et ma raison, faisons confiance à la vie pour nour réunir; mais de grâce! la Vie, ne tarde pas trop, pour que j'ai la force de résister à cette confortable et rassurante présence d'un autre homme dans mon lit et dans mon coeur, qui m'acompagnerait tant dans mes jours que dans mes nuits, en gardien et compagnon de route "fonctionnel". Quelqu'un qui me permettrait de ne plus me sentir seule, dans les bras de qui je pourrais m'endormir et qui serait là à mon réveil... Ce serait un homme fiable, sur qui je pourrais compter en cas de coup dur, mais ce ne serait pas toi. Toi, mon amour, mon homme, le père de nos enfants, l'être avec qui je vieillirai en paix, mon compagnon de route: viens.

     Je t'attends car je n'ai pas le droit de te chercher sans te perdre, d'après le dicton des amoureux supersticieux. Sais-tu que j'envie toutes ces femmes et ces jeunes filles qui ont trouvé en l'homme qui les accompagne dès aujourd'hui, celui qui les suivra jusqu'à leur dernier souffle? Ce n'est pas une envie d'amour absolu, à la manière d'un conte de fées. Je ne te demande pas d'être un prince charmant (en plus, je serai une très mauvaise princesse!) mais juste d'être là... J'ai hâte. Je suis impatiente de tout, pourvu que tu sois là! Même de nos disputes, des cris, des assiettes brisées, des moments silencieux et boudeurs qui suivront nos éclats: tout pour briser ma solitude, celle de l'être. Comme il est difficile d'exister pleinement sans toi...

    Mais soyon honnêtes: je ne suis pas facile et il te faudra vraiment m'aimer pour me supporter! Je suis si pleine de contradictions! Vide de toi et emplie de contraires: tu vois bien que je n'ai rien d'un cadeau! Je veux que tu sois là pour être, vivre, profiter: partager avec toi ce que je vis, même si cela n'a rien d'exceptionnel. Oh, pourtant, je vais te demander de l'air, de ne pas accaparer ma vie, mes envies, mon temps ni son emploi: il faudra nous laisser du lest et les rênes longues pour cheminer ensemble. Je ne manque de rien, sauf de toi et malgré cet incommensurable vide, je continue ma route en espérant t'y croiser. En t'attendant, je vis, je ris, je sors, je travaille, je pars même en vacances toute seule. C'est moins drôle, mais pas moins reposant ni moins agréable. Peut-être juste un peu moins inoubliable?

   Enfin, il est tard et je dois maintenant m'endormir, rêver de toi, de toi dont je ne sais rien, ni le nom ni les traits, ni la stature ni le métier, je n'ai que mes rêves pour t'imaginer et tenter de créer ton image lorsque je te sens accompagner mon sommeil. J'ignore la date du rendez-vous que la Vie nous concocte dans l'avenir alors à bientôt au pays des rêves.

 

Ta future

 

PS: Je crois que je t'aime un peu, à force de t'attendre, de te rêver, de te dessiner, de t'espérer... J'ai le sentiment de te connaître déjà...

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